(FR) Newsletter #3 : Avril 2025
Avant-Propos
L’art comme fondement de notre humanité. Voilà ce que l’on entend souvent. Si l’expression artistique n’est certainement pas le propre du genre humain, elle reste ce levier formidable de connexion entre nous, transcendant l’espace et le temps, les géographies, l’Histoire, le politique, les crises, les joies, le vous, le moi, …
Au-delà de l’aspect purement esthétique, trop réducteur, qui le caractérise, qu’il soit incarné par quelques notes de piano, une touche écarlate au sein d’une palette pastel, le mouvement lancinant d’un corps porté par un rythme doux, quelques mots, rimes ou paroles couchées sur un papier, l’art, sous toutes ses formes, nous est terriblement indissociable et indispensable. Pourtant, celui-ci ne semble parfois ne rien valoir, vouloir, entendre, réclamer, ni appeler. Est-ce alors vraiment le cas?
Cette rhétorique à peine dissimulée appelle évidemment une réponse négative. Non. Bien au contraire. Loin d’être une forme finie, inerte, que vous le détestiez, l’admiriez, qu’il vous fasse rire ou pleurer, l’art est là pour transformer l’ineffable en dicible, le silence en décibel, l’invisible en apparent; il est là pour vous toucher et laisser une petite empreinte, aussi éphémère que durable soit-elle. L’œuvre d’art, cet outil redoutable, politique et sensible, devient alors ce porte-voix puissant du murmure intérieur d’un·e artiste, un souffle mué en véritable cri sur scène. Elle montre, exprime, combat, revendique… Bref, l’art vous attrape la main, vous capte le regard, retient toute votre attention, et participe de l’expérience humaine la plus intrinsèque et sensible. Et il n’a pas vocation à ce que vous l’aimiez. Non. Bien au delà-de ça, il n’attend qu’une seule chose de votre part: votre interaction avec lui, que vous le ressentiez, que vous le viviez.
C’est pourquoi SPRH, à la tombée de la nuit à la lumière d’un projecteur sur une scène, ou en pleine journée au sortir de la bibliothèque de St-Guillaume, se réjouit de vous proposer cette expérience singulière et multiple, individuelle et collective, qu’est l’art. Vous laisserez-vous emporter par ce voyage?
Loan Kolb, co-coordinateur de l’équipe Events & Awareness
Index
Témoignages
Mamadou Telly: Entre art, communication, et sensibilisation
Maeen Al-Dhabali : Se battre pour ses idéaux
Évènements
Exposition "L’Art au-delà des frontières”: Vécu, récits, et exploration artistique
Soirée “Beats Across Borders”: Migrations, musique, et connexion
Séminaire: “Migrations internationales privilégiées”
C’est tout?
Nos recommandations de podcasts!
Mots de la fin
Témoignages
L’art comme outil de communication et de sensibilisation
Interview de l’artiste Mamadou Telly
Par Sara Pizzimenti
Mamadou Telly est un artiste Guinéen qui a commencé à se rapprocher de l’art grâce à ses parents, eux-mêmes passionnés par la peinture comme moyen pour représenter l’Afrique de tous les jours, ses maisons, et ses coutumes. C’est de cette façon que sa passion pour la peinture en tant qu’instrument pour s’exprimer et diffuser ses messages a fleuri. Ensuite, sa production créative a été marquée par son expérience migratoire à travers la route méditerranéenne jusqu’en Italie. Mamadou Telly nous donne une profonde et enrichissante compréhension interculturelle des dynamiques migratoires et des histoires identitaires entre Afrique et Europe.
On a eu la chance de l'interviewer pour mieux comprendre sa production créative autour de la thématique “Life and Hope” et son importance dans le cadre de la sensibilisation sur les questions migratoires.
Quel est le message que vous voulez transmettre avec vos œuvres?
“Pour moi, mes œuvres sont un moyen de promouvoir la sensibilisation culturelle, le dialogue et la compréhension entre différentes personnes et communautés. Parfois les différences empêchent le dialogue, je voudrais donc que mon art soit un médiateur, un rond-point où les personnes puissent se rencontrer, créer des connexions, échanger. En effet, c’est vrai qu’on est tous différents, on est façonnés par endroits et expériences distincts, mais on est aussi tous liés, et je voudrais que mon art puisse nous aider à le comprendre.”
Quel est votre principale source d’inspiration?
“Évidemment j’ai des influences africaines, guinéennes en particulier, et ça se reflète beaucoup dans les couleurs que j’utilise qui sont notamment les couleurs chaudes, ainsi que dans les sujets de l’Afrique de tous les jours. Cependant, le fait d’avoir quitté mon pays et de vivre en Europe m’a amené à intégrer des éléments de la culture européenne. Ce processus créatif en vrai renforce l'idée de rapprochement spontané entre cultures différentes, ainsi qu'amener les spectateurs à s’identifier avec une réalité multiculturelle.
J’ai aussi compris qu'en racontant mon histoire personnelle, mon art devient de plus en plus authentique et le message arrive de façon plus puissante; même si ça comporte de m’exposer, je veux que les autres puissent comprendre et se retrouver dans mes œuvres.”
Comment l’art peut-il aider les personnes à intégrer, gérer, et comprendre les expériences migratoires?
“Je pense que l’art est un outil ancestral de communication, qui se trouve à la base des sociétés depuis l'âge de la pierre. D’un côté, les personnes qui regardent mes œuvres peuvent interpréter de façon introspective leurs expériences passées en connexion avec les miennes.
De l’autre côté, je compte une histoire entrelacée avec la migration. On ne va pas interpréter les œuvres tous de la même façon car à la base règne toujours la liberté d'interprétation, mais quelqu'un va capter mon message et y réfléchir. L’échange, la liberté et la pensée sont à la base de la compréhension des expériences migratoires.
Au niveau personnel, par contre, je vois l’art comme une thérapie, un médicament. C’est mettre mon âme, cœur et idées dans mes productions et cela m’aide à exprimer mes émotions, même les plus difficiles.”
Mamadou Telly, Méditerranée (Road of Hope), 2024, huile sur toile
“Un groupe de migrants part d’une ville côtière d’Afrique du Nord, espérant trouver une vie meilleure en Méditerranée. À bord d’une embarcation instable, ils affrontent des vagues hautes et un vent glacial. La situation se complique lorsque le moteur tombe en panne et que le bateau commence à prendre l’eau. Entre peur et désespoir, certains tentent de nager vers la côte, tandis que d’autres se rendent. Après des jours d’angoisse, un chalutier aperçoit l’embarcation, mais seuls quelques-uns survivent. Ce voyage tragique met en lumière les défis et les risques auxquels les migrants font face dans leur quête d’espoir.”
Nous vous invitons à découvrir les œuvres de Mamadou Telly dans l’exposition d’art organisée par SPRH qui se tiendra lors de la semaine du 22 Avril 2025. Actuellement, celles-ci sont exposées à Turin (Italie) avant de rejoindre Menton (France) à partir du 15 juin 2025, dans la Saint John’s English Library (31 Avenue Carnot).
“Je crois que notre humanité est notre véritable identité.”
Maeen AL-DAHBALI
En discussion avec Alsayda MOHAMED - traduit par Loan KOLB (transcription originale dans la version ENG)
Parcours
Pouvez-vous nous parler un peu de votre pays d'origine et de la vie que vous meniez avant de quitter votre pays ?
Je suis originaire du Yémen, plus précisément de Taëz, une ville dont la population est majoritairement composée d'enfants. Ma vie là-bas a été incroyablement difficile en raison de la guerre qui a éclaté au Yémen en 2015. J'étais une militante contre les enfants-soldats. Beaucoup d’enfants étaient utilisés comme armes de guerre, le tout à des fins politiques ; même ceux qui avaient reçu une éducation étaient endoctrinés par les partis politiques pour en faire des enfants-soldats.
Pour lutter contre cela, j'ai loué des espaces pour éduquer les enfants et j'ai travaillé avec la Fondation Together, en apportant une aide humanitaire dans des zones dangereuses. J'ai fini par devenir le gouverneur de Taëz pour les jeunes et les enfants, représentant leur voix auprès du gouvernement yéménite et des organisations internationales. Cependant, mes activités de plaidoyer m'ont mis en danger - j’ai subi des actes de toruture tout en étant témoin de destins bien pires pour les enfants que j'essayais de protéger.
Même si le Yémen est confronté à une famine extrême et ne permet pas de vivre selon les standards des Nations Unies, je vois un pays riche en histoire, culture, et ressources naturelles, qui a été victime de la cupidité d'autres États. Ma passion est de sensibiliser aux crises que le Yémen traverse et d'insister sur le fait que la paix peut être obtenue grâce à une attention et un soutien accrus de la part de la communauté internationale.
Quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à quitter votre pays et à demander refuge en France ?
Je ne suis pas parti par choix, je voulais rester, reconstruire notre système éducatif et continuer à militer. Cependant, j'ai été confronté à deux attaques terroristes qui ont radicalement changé ma situation. Lors de la première attaque en 2017, j'ai reçu trois balles, dont l'une est toujours dans ma main. Le deuxième attentat a eu lieu en 2018, lorsque j'ai perdu mon meilleur ami, qui a été abattu alors qu'il était assis à côté de moi dans ma voiture. Ces deux attaques ont été des expériences terriblement traumatisantes pour moi.
Après la deuxième fusillade, alors que j'étais à l'hôpital, j'ai reçu un appel du gouverneur de ma ville, qui m'a informé que j'étais toujours la cible du même groupe terroriste. Il a insisté sur le fait que je devais l'accompagner dans un endroit sûr. Au lieu de m’amener dans un tel lieu, il m'a placé en détention, où j’ai été retenu huit mois sans que personne ne sache où je me trouvais. De nombreuses manifestations ont eu lieu pour réclamer ma libération. J'ai d'abord été détenu par la police militaire, ce qui a effrayé ceux qui travaillaient avec moi, étant donné qu’ils s'occupent généralement des questions militaires plutôt que civiles.
Durant ce calvaire, j’ai été torturé ; certains officiers m'ont forcé à me faire raser la tête et ont utilisé ma peau comme cendrier pour leurs cigares. Peu après ma libération, un officier a contacté ma mère pour l'avertir que si je continuais mon travail d'activiste, je serais de nouveau la cible de balles. J'ai compris que si je voulais poursuivre mon combat contre les enfants-soldats et défendre les enfants du Yémen, je devais partir pour assurer ma sécurité et poursuivre mon travail.
Comment s'est déroulé le voyage entre votre pays d'origine et la France ? Y a-t-il eu des moments particulièrement difficiles ?
L'un des moments les plus difficiles pour les militants comme moi est l'incompréhension à laquelle nous sommes parfois confrontés à notre propre entourage. Lorsque j'ai dû partir, certains ont cru en moi, tandis que d'autres m'ont tourné le dos, craignant pour leur sécurité ou pensant que mes actions étaient motivées par la recherche de la gloire. J'ai dû faire face à ces perceptions tout en ne perdant pas de vue ma cause.
J'ai fait face à des difficultés financières dans ma fuite du Yémen. Les organisations avec lesquelles j'avais travaillé auparavant ont refusé de m'aider. Finalement, une organisation transgenre m'a soutenue ; j'ai dû préciser que mes valeurs s’alignaient sur les leurs, qui incluent venir en aide à toute personne en grave danger, et pas seulement certains groupes spécifiques. Une responsable m'a même aidé financièrement avec ses fonds personnels pour ma fuite en Égypte.
À mon arrivée en Égypte, j'ai cherché des voies d'accès à l'Europe ou aux États-Unis pour demander des visas humanitaires, en visant d'abord la Suisse qui m'a en fait rejeté. J'ai été surpris d'obtenir un visa pour la France.
La vie en France
Quelles ont été vos premières impressions de la France à votre arrivée ? Quelle a été la partie la plus difficile de l'adaptation à la vie ici ?
Mon amour pour la France a commencé le jour où je suis entré dans l'ambassade de France en Égypte et où j'ai obtenu un visa humanitaire. C'est la première fois que j'ai senti que mes efforts étaient appréciés et estimés, en opposition avec mon expérience au Yémen.
Ici, les gens compatissent, soutiennent mes efforts et s'intéressent à mon histoire. Cela dit, la barrière de la langue a été un véritable défi. Même si je suis encore en train d’apprendre le français, je refuse que cela m'empêche de mener une nouvelle vie ici. Par exemple, j'ai fait du bénévolat pour une organisation qui aide les enfants à jouer aux échecs, une de mes passions.
Comment s'est déroulée la procédure de demande d'asile pour vous ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
La procédure de demande s'est déroulée sans problème pour moi. Ils m’on accepté dans les trois mois, et j'ai obtenu mon titre de séjour, mon acte de naissance et mon permis de travail en un temps record. Je suis vraiment reconnaissant de l'efficacité avec laquelle tout a été géré. Même l'entretien avec l'OFPRA a été une expérience positive - tout le monde a été aimable et respectueux tout du long. Je suis arrivé le 12 avril 2023 et au 1er août de la même année, j'avais reçu tous mes documents officiels.
Avez-vous pu accéder facilement à un logement, au système de santé et à d'autres besoins fondamentaux ? Quels sont les systèmes de soutien qui vous ont aidé ou, au contraire, manqué ?
J'ai bénéficié d'un accès au système de santé dans les trois mois qui ont suivi mon arrivée. En revanche, il a été plus difficile de trouver un logement. Au début, j'ai séjourné dans des camps de réfugiés et, même si les conditions n'étaient pas idéales, je me sentais en sécurité, ce qui était ma priorité.
Pour moi, les besoins fondamentaux vont au-delà du logement physique - ils incluent la compréhension et la liberté d'expression. Je sais que même si je devenais sans-abri, je finirais par trouver de l'aide, car il existe diverses associations qui soutiennent les réfugiés. Actuellement, je réside dans une résidence universitaire soutenue par Sciences Po, ce dont je suis reconnaissant.
Que pensez-vous de la façon dont les réfugié·es sont perçu·es en France ? Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez que les gens comprennent mieux au sujet de votre expérience ?
Malheureusement, les réfugiés en France sont souvent mal compris. Beaucoup nous perçoivent comme des individus qui vampirisent les ressources du pays. Or, les réfugiés sont des personnes qui font leur possible pour rendre au pays qui les a accueillis ce qu'il leur a été apporté.
Il est essentiel de reconnaître que tous les réfugiés ne viennent pas pour les mêmes raisons. Il faut prendre le temps de s'informer sur le passé d'un réfugié et sur sa contribution potentielle à la société. La diversité qu'apportent les réfugiés peut être très bénéfique à la France, car chacun possède des rêves et des objectifs qui méritent d'être soutenus.
Identités personnelles et résilience
En quoi le fait d'être réfugié a-t-il affecté votre sentiment d'identité ?
Vous sentez-vous lié à votre pays d'origine ou cela a-t-il changé avec le temps ?
Le fait d'être un réfugié m'a profondément affecté, surtout parce que je vis seul ici. Ma mère me manque beaucoup - elle est mon chez-moi. Le fait que je ne puisse pas retourner [auprès d’elle] et qu'elle ne puisse pas me rendre visite rend ce sentiment encore plus profond. L'appeler est une grande source de réconfort.
Malgré la distance, j'ai le sentiment que mon identité yéménite restera toujours une part essentielle de qui je suis.En même temps, je suis ouvert à la société et aux valeurs françaises, que j'admire profondément.
Je crois qu'il est possible de porter plusieurs identités, de rester enraciné dans son pays d'origine tout en s'imprégnant de la culture du pays où l'on se trouve.
Intégration et espoirs pour l'avenir
Avez-vous pu nouer des liens ou des amitiés en France ? Que pensez-vous de votre intégration dans la communauté française ?
L'une des relations les plus spéciales que j'ai nouées est celle que j'ai avec une Française, qui s’appelle Madame Valérie. Elle s'est portée volontaire pour apporter une aide psychologique aux réfugiés. Après m'avoir parlé, elle m'a dit que je n'avais pas besoin de thérapie, mais elle m'a donné son numéro pour que je reste en contact. Elle m'a ensuite invitée dans son village, où j'ai rencontré son mari et sa famille et où j'ai fait de l'équitation. Depuis, nous sommes restés en contact - nous nous invitons à tour de rôle dans des restaurants français et yéménites.
De plus, je me suis fait des amis parmi mes camarades français de mes cours à Sciences Po. Je me considère comme une personne très sociable et j'aime entrer en contact avec des personnes d'horizons différents.
Travaillez-vous ou étudiez-vous actuellement ? Quels sont vos espoirs pour votre future carrière ou votre développement personnel en France ?
Je suis actuellement étudiante en Certificat Professionnel pour Jeunes Réfugiés à Sciences Po et je cherche à améliorer mon français pour faciliter mon intégration en France.
Aujourd'hui, 4,5 millions d'enfants yéménites ne sont pas scolarisés. Certains d'entre eux ont plus de 14 ans et n'ont toujours pas été à l’école. Je veux utiliser ma voix et mes expériences pour mettre en lumière cette crise. Je pense que si davantage de personnes étaient informées de la situation, nous pourrions travailler ensemble - au-delà des frontières - pour faire une réelle différence.
La France peut jouer un rôle important en soutenant ces enfants. S'ils bénéficiaient des mêmes chances que les enfants français, ils pourraient apporter une contribution positive à l'ensemble de l'humanité. Investir dans leur avenir n'est pas seulement une obligation morale, c'est aussi un avantage pour le monde entier.
Des crises comme celle du COVID-19 et les défis environnementaux actuels nous ont montré que nous sommes tous liés. Soutenir l'éducation des enfants vulnérables est l'un des moyens les plus efficaces de construire un monde plus fort et plus uni.
Quels sont les rêves ou les objectifs que vous avez pour votre vie au cours des prochaines années ?
Je me sens limité par mes connaissances actuelles par rapport à celles des personnes qui m'entourent. Mes objectifs sont donc de poursuivre mes études, en particulier dans le domaine humanitaire et politique, car je ressens un fort désir d'apprendre et de progresser.
Si vous pouviez changer une chose sur la façon dont les réfugiés sont traités ou soutenus en France, quelle serait-elle ?
Je ferais en sorte que les cours de français proposés aux réfugiés soient plus pratiques et plus adaptés à la préparation à l'emploi. Par ailleurs, j'améliorerais le processus de sélection des personnes qui travaillent dans le domaine de l'aide aux réfugiés. Malheureusement, certaines personnes dans ce secteur manquent d'empathie et des compétences nécessaires pour un rôle aussi sensible.
Comment les gens ordinaires ou les communautés peuvent-ils mieux soutenir les réfugiés dans leur vie quotidienne ?
Les gens ordinaires peuvent faire une grande différence en tendant simplement une main. Il est important de se rappeler que personne ne choisit de devenir un réfugié - c'est le résultat de circonstances difficiles et souvent traumatisantes.
Les gens devraient essayer d'être plus compréhensifs et empathiques, plutôt que de garder leurs distances. Même de petits gestes peuvent avoir un impact important sur le sentiment de dignité et d'appartenance d'un réfugié.
Comment s'est déroulée votre expérience à Sciences Po, et quels ont été les principaux obstacles auxquels vous avez dû faire face au cours du processus d'inscription ?
Sciences Po offre un environnement inclusif et s'engage véritablement à soutenir les réfugiés. Dès le premier entretien, je me suis senti accueilli et compris. Malgré mon français limité à l'époque, le personnel a fait preuve de patience et d'encouragement, ce qui a fait une grande différence pour moi.
Pensez-vous que Sciences Po pourrait faire quelque chose de mieux en termes d'accessibilité pour les étudiants issus de l'immigration ?
Je pense que Sciences Po est sur la bonne voie et travaille constamment à améliorer l'accessibilité et l'inclusion. Une chose que j'apprécie vraiment est l'implication personnelle du président - il nous rend visite toutes les deux semaines lors de sessions spéciales pour écouter nos commentaires sur nos expériences d'apprentissage et les améliorations possibles.
J'ai également le sentiment que le personnel impliqué dans ce programme a été soigneusement sélectionné. En fait, je pense que ce modèle pourrait servir d'exemple à d'autres institutions à travers la France pour aider à améliorer le soutien à tous les réfugiés.
Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter ?
Tout d'abord, je tiens à remercier Madame Isabelle Delorme, responsable du Certificat professionnel pour jeunes réfugiés à Sciences Po. Elle s'est véritablement battue pour créer un espace pour les réfugiés dans cette prestigieuse université. Grâce à ses efforts, nous avons maintenant accès à un programme qui nous offre un véritable avenir en France, où nous étudions les langues étrangères, la politique, le droit et les mathématiques, et où nous nous développons à la fois sur le plan académique et professionnel. Elle croit sincèrement qu'il faut donner une seconde chance aux réfugiés. Je ne peux qu'imaginer à quel point son travail doit être difficile, en particulier lorsqu'il s'agit de financer et de gérer un programme aussi unique. Après l'avoir rencontrée personnellement, j'ai été profondément touchée par son engagement.
Je voudrais également remercier Juliana Duval, notre assistante académique. Elle a été une source constante de soutien, nous aidant dans toutes sortes de tâches administratives, même celles qui ne sont pas directement liées au programme. Sa gentillesse et son dévouement ont fait une réelle différence dans notre vie quotidienne.
Enfin, je crois que notre humanité est notre véritable identité. Au-delà de la politique et des systèmes, nous sommes tous des êtres humains. Lorsque nous nous connectons à travers notre empathie et nos valeurs partagées, nous pouvons toujours trouver un terrain d'entente, indépendamment de ce que la société peut nous imposer.
Résumé à l’aide de l'Intelligence Artificielle, version finale anglaise approuvée par Maeen AL-DAHBALI, étudiant à Sciences Po dans le Certificat Professionnel pour Jeunes Réfugiés
Événements
Ce qu’on ne veut absolument pas rater (même ton exposé de demain peut attendre)!
Exposition : L’Art Au-delà des Frontières
Quoi?
Nous sommes ravi·e·s d’annoncer la tenue toute prochaine de notre exposition “L’Art au-delà des frontières”. Celle-ci cherchera à célébrer et élever les voix des personnes migrantes et réfugiées en présentant leur remarquable talent et résilience à travers leurs perspectives créatives uniques ! Grâce à une collection d'œuvres sous différentes formes, l’exposition vous invitera à explorer la richesse et la profondeur des récits et expériences vécues derrière chacune des pièces. En mettant en lumière ces artistes, l’événement vise non seulement à honorer leurs contributions mais aussi à encourager la rencontre entre cultures et des dialogues riches de sens pour la communauté plus large. Cette porte ouverte sur l’art permettra d’unir et valoriser nos différences pour créer un espace où les histoires de migration, d’identités, et d’appartenance, plus que vues, et entendues, seront aussi regardées, écoutées, et ressenties.
Gardez l'œil attentif, c’est tout bientôt là!
Quand?
Du mardi 22 au vendredi 25 avril 2025
Où?
Sciences Po, devant la bibliothèque, Saint-Guillaume 27, 75007 Paris
Important
Lors de cette formidable semaine d’expression artistique, nous organiserons un événement spécial où vous, le public, aurez l’opportunité d’interagir directement avec les artistes exposé·e·s et de vous engager dans une discussion passionnante sur leurs travail et expériences !
Beats Across Borders
Quoi?
La soirée Beats Across Borders (BAB), c’est la fête par et pour les personnes issues de la migration. Chaque année, la scène les met en lumière pour leur offrir un espace d'expression, d’évasion et de connexion ! On a vraiment hâte de pouvoir (re)découvrir ces artists et se déhancher et se déchaîner sur leur musique: Hareth Mhedi, Ahmad Jawid, Missy Ness, DJ Ketchup, et Axel Moon !
Quand?
Samedi 19 avril 2025, 20h-2h
Où?
Les Amarres, 24 Quai d’Austerlitz, 75013 Paris
Important
Entrée libre: Tous les dons servent à financer les projets de l’association Sciences Po Refugee Help.
Pour plus d’informations, allez checker notre compte instagram SPRH!
MIGRAPRIV, groupe de travail “Migrations internationales privilégiées”
Quoi?
Le séminaire mensuel MIGRAPRIV, un groupe de travail “Migrations internationales privilégiées” appartenant au département Policy de l’Institut Convergences Migrations, vise l’exploration des migrations sous le prisme des inégalités et privilèges. À travers une approche interdisciplinaire, l’accent est mis sur la diversité des parcours et espaces de migration en les questionnant afin de comprendre les rapports de pouvoir qui les structurent, les acteurs et actrices sociales qui y participent, et les enjeux liés à l’accès et l’expérience des mobilités internationales qui les sous-tendent.
La 4ème session portera sur la “Mobilités des jeunes expatrié·es”.

Quand?
14 avril 2025, 14-16h
Où?
Hybride
Campus Condorcet, salle 1.023 du Bâtiment de Recherche Sud
Important
Aucune inscription préalable nécessaire
Langue: FR
Programme et plus d’informations: https://migrapriv.hypotheses.org/724
C’est tout?
Comme à la cafét' du CROUS... c'est le moment du café et d'avoir les oreilles qui traînent!
Podcasts
New Home
L’histoire des femmes réfugiées sont placées au cœur de chaque épisode, alors qu’elles ont longtemps été dépictées uniquement comme la mère de l’enfant réfugié, ou “la femme de”. Pourtant, chacune a ses raisons d’avoir quitté une terre pour en rejoindre une autre, et c’est cette histoire qui est racontée. Aujourd’hui, elles témoignent depuis leur nouveau pays d’accueil, l’Australie.
Réalisé par SBS, 2022
Langue: ENG
Prête-s-y une oreille, c'est juste là!
Refugees at Work
Ce podcast retrace des histoires inspirantes de résilience et de courage alors que les invités expliquent comment ils ont reconstruit leur vie notamment par le travail, dans leur nouvelle maison à travers le monde. Certains sont chefs d’entreprises, d’autres ont monté leur business… quoi qu’ils fassent, tous contribuent au bon fonctionnement de leur communauté.
Réalisé par Tent Partnership for Refugees, 2021-2022
Langue: ENG
Mots de la fin
On était sûr·e... sûr·e que tu la lirais aussi vite! Quel·le champion·ne!
Merci d'avoir souscrit à notre newsletter et d’y avoir jeté un coup d’œil (ou d’oreille)!
On a hâte de te croiser dans l’un de nos événements ces prochains jours !
Au plaisir d’avoir de tes nouvelles, grand·e voyageur·euse,
Ton équipe Events et Awareness SPRH